est un officier parachutiste de l'armée française, combattant de la Seconde Guerre mondiale, des guerres d'Indochine et d'Algérie. Ancien des SAS (Special Air Service) et du GCMA en Indochine, spécialiste de la guerre contre-insurrectionnelle dans les services du SDECE. Il est mêlé à la « bataille d'Alger », la crise de mai 1958, la bleuite, l'affaire Si Salah, la lutte contre les trafiquants d'armes, et le putsch des généraux.

Né en 1920 à Azemmour (Maroc) et mort le 31 décembre 1999 à Paris. Issu d'une famille militaire, élevé à Sétif en Algérie, parlant couramment l'arabe algérien et le kabyle.

Seconde Guerre mondiale

Le 11 novembre 1940 Paul-Alain Léger a 19 ans, il manifeste à l'Arc de triomphe aux côtés de ses camarades lycéens contre l'occupant allemand. Fuyant la zone occupée, Léger gagne l'Algérie où les Américains débarquent. Il s'engage alors au 1er Zouaves, puis devient officier en entrant à l'école de Cherchell d'où il sort aspirant en mai 1943.

Il rejoint ensuite les Forces françaises libres (FFL) et part pour l'Angleterre comme parachutiste au 3e régiment de chasseurs parachutistes. Il y rencontre Pierre Chateau-Jobert, dit « Conan ». En juillet 1944, Conan parachute Léger avec une quinzaine d'hommes en Maine-et-Loire dans le cadre de l'opération du Bois d'Anjou ayant pour objectif de faire sauter les voies ferrées et de désorganiser les transports de troupes allemandes, épisode mémorable dans l'histoire des SAS. En avril 1945, Léger saute en Hollande pour l'opération « Amherst » avec les mêmes objectifs.

Guerre d'Indochine

En 1946, Léger est en Indochine dans la Demi-brigade de parachutiste de choc de Bollardière. Il saute à Nam Định sous les ordres de Ducasse.

Au début de 1953, il devient instructeur à l'école de guérilla du GCMA, au cap Saint-Jacques, que dirige le capitaine Daniel Pradère-Niquet.

Après un séjour à Paris, il retourne en Indochine pour y diriger la base de Cu Lao Ré. Là, il a sous ses ordres trois cents paras vietnamiens parmi lesquels beaucoup de Viet-Minhsprisonniers, puis retournés. Léger les constitue en une force sans uniformes et infiltre les réseaux logistiques du Viet Minh.

En 1955, après un long stage d'études africaines et asiatiques, il entre au Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE). Il effectue des missions secrètes à l'étranger.

Guerre d'Algérie

Après sa participation à l'expédition de Suez en 1956, Léger demande son affectation en Algérie. Il entreprend de mettre à profit son expérience indochinoise durant le conflit algérien.

Bataille d'Alger (Janvier 1957)

Début de la bataille d'Alger, le gouvernement donne les pleins pouvoirs au général Massu qui commande la 10e DP. Léger, alors agent de renseignements dans les services de le SDECE est proposé à Massu comme expert en « subversion » par Ducasse, Trinquier, et Chateau-Jobert. Cette fois, il y a un fait nouveau : d’anciens militants du FLN, retournés et habillés en bleu de chauffe travaillent pour une unité créée par Léger (avec l'accord du colonel Godard), le Groupe de renseignements et d'exploitation (GRE). Non seulement ils renseignent sur les réseaux, mais ils les infiltrent.

Fin août

Lors d’une opération, 14 bombes sont découvertes et le reste de l’état major de la Zone autonome d'Alger (ZAA) est soit mort, soit en prison, soit retourné, à l’exception de deux hommes : Yacef Saâdi, chef de la ZAA et son adjoint, Ali la Pointe. Le 24 septembre, Yacef Saadi est à son tour arrêté et le 9 octobre, Ali la Pointe meurt dans l'explosion de sa cache.

Il a contribué avec le colonel Trinquier à la création du Dispositif de protection urbaine (DPU) qui a joué un rôle capital dans le démantèlement de la Zone autonome d'Alger (ZAA).

Le 13 mai, l'intoxication de la wilaya III et l'affaire Si Salah (1958 – 1959)

Lors des événements suivant le 13 mai 1958, Léger va jouer un rôle important dans les manifestations de fraternisation qui vont amener la population de la Casbah sur le forum d'Alger.

Léger s'emploie à la lutte contre la wilaya III du colonel Amirouche. Une technique de guerre psychologique, redoutablement efficace qui restera dans les mémoires sous le nom de « Bleuite ». Il met en œuvre un système de rumeurs et de faux indices pour induire des suspicions mutuelles dans les groupes indépendantistes de la Wilaya III, notamment en relâchant des membres du FLN après leur avoir laissé entendre que certains de leurs chefs travaillaient pour l'armée française. Une vague d'épuration s'ensuit, où deux à six mille cadres et militants du FLN s'entretuent. Elle touche ensuite toutes les wilayas voisines.

En 1960, le capitaine responsable de la wilaya IV au Bureau d'études et liaison (BEL), est fortement impliqué dans « l'affaire Si Salah », un ensemble de négociations secrètes entre de Gaulle et Si Salah, commandant de la wilaya IV.

En 1961, il se trouve incarcéré au Fort de Nogent à la suite de son soutien au putsch d'avril 1961 à Alger. Muté en Mauritanie, il y reste jusqu'en 1965 et quitte ensuite l'Armée